L’art joue un rôle capital dans la politique de l’Allemagne nazie : rejet de l’art moderne jugé « dégénéré », création du FührerMuseum (Linz), accaparement des biens des pays européens vaincus…
En France, dès août 1940, l’ambassadeur allemand Otto Abetz saisit les biens de galeristes et collectionneurs juifs. Puis, le pillage est mené par l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg, aidé des politiques du régime de Vichy, comme l’aryanisation des biens. Les objets « confisqués » transitent au Louvre puis, dès octobre 1940, au Jeu de paume où l’attachée de conservation Rose Valland note secrètement les mouvements d’œuvres.
60 000 des 100 000 objets d’art expédiés en Allemagne reviennent à la Libération grâce aux Alliés et aux Monuments Men. 45 000 sont rendus aux familles grâce à la Commission de Récupération Artistique. 13 000 restés sans propriétaire sont alors dispersés lors de ventes par les Domaines. Les 2000 œuvres restantes sont confiées aux Musées Nationaux qui doivent les exposer, en vue d’identifier leur propriétaire. Or, aujourd’hui, 99 % d’entre elles, toujours présentées au Louvre, au musée d’Orsay et dans des musées en région, attendent leur éventuelle restitution.
Comment se sont organisées les spoliations d’œuvres d’art sous l’Occupation ? Dans quelle mesure la persécution et la déportation des juifs va aussi bénéficier à certains professionnels du marché de l’art ? Qui était Rose Valland, témoin clé des pillages d’œuvres d’art ? Et comment favoriser la restitution de ces œuvres ?
Mr Nicolas Feliers a tenté de répondre à toutes ces questions dans sa brillante intervention.
