Un déjeuner de Noël très apprécié aux Jardins de la Matelote à Terlincthun
Malgré les contraintes sanitaires, il y avait beaucoup de bonne humeur et de joie de se retrouver pour cette journée festive. Nous avons essayé de reproduire les salons littéraires du XVIIème siècle
En 2021, nous avons voulu fêter les 400 ans de La Fontaine, le poète français dont les enfants apprennent les fables à l’école, de génération en génération depuis la fin du XVIIè siècle
Le matin , Graine de perle, créatrice d’œuvres éphémères et artiste musicienne nous a enchantées avec son alto autour des fables de LA FONTAINE, avec des compositions musicales adaptées et des improvisations verbales – Elle a réussi à capter les bons mots et à retranscrire en fantaisie le ressenti et en musique
La prestation a été suivie d’un remarquable déjeuner de Coquilles Saint Jacques – Canard et fondant au chocolat, menu choisi par Dolly avec gourmandise
Puis nous avons eu la conférence de Christian DEFEBVRE sur la vie et l’œuvre de La FONTAINE
« Pourtant, de quoi nous souvenons-nous ? Quelques histoires de cigale et de fourmi, de corbeau et de renard, de loup et d’agneau ? Des animaux drôles, cruels souvent – à moins que ce ne soit la société qui les rende tels ? Des fables où les plus forts sont monstrueusement injustes ?
Où l’on apprend aussi à ne pas se vanter, à partir à point, à ne pas rêvasser…Auteur prolixe, La Fontaine écrira des fables toute sa vie – tout comme il reviendra à l’écriture de contes érotiques jusqu’à sa mort, ce que l’on sait moins. Et il s’essaiera à tous les genres, se faisant par exemple librettiste pour Lully – avant de renoncer.
Inspiré d’Ésope (dont il écrit une vie reconstituée en préambule de ses fables), mais aussi d’une tradition orale venue d’Orient, d’Inde d’abord à partir du IVème siècle, puis d’Iran et du monde arabe, La Fontaine s’inscrit dans une longue histoire, où les fables sont le plus souvent animalières – masque pratique pour parler des hommes. Mais la révolution qu’il accomplit et son trait de génie, c’est de versifier ces courts récits édifiants. Et puisqu’on connait déjà la morale, (les fables d’Ésope sont au fondement de la culture classique), c’est le récit qui la précède que La Fontaine voudra rendre « gai », « agréable », et surprenant – quitte à le développer. D’ailleurs ses fables ont tendance à être plus longues qu’on ne croit. Plus compliquées aussi. Non seulement par la tournure de ses phrases, parfois retorses, mais le sens même de certaines fables fait débat, jusqu’à se dérober parfois. À commencer par l’interprétation qu’on peut donner de la toute première de ses fables, La cigale et la fourmi : on trouve encore aujourd’hui, parmi les spécialistes de La Fontaine, de farouches partisans de la cigale, et d’autres de la fourmi… des tenants d’une forme de jouissance, même imprévoyante ; ou au contraire des défenseurs d’une économie bien comprise. Difficile de déterminer avec assurance le parti de La Fontaine… Et ce d’autant plus qu’il serait bien malaisé d’unifier le sens de ses écrits : « diversité, c’est ma devise. » extrait site France Culture
Un sujet abordé par notre conférencier de façon historique et littéraire, très bien documenté, sérieux et à la fois avec fantaisie. C’était un plaisir de revisiter le XVIIème siècle avec les fables de Jean de la Fontaine